Cérémonie des vœux du Maire et du Conseil municipal

Voeux 2018 : Discours du Maire

Madame et Monsieur les conseillers départementaux, Messieurs les Maires des communes du secteur, Mesdames et Messieurs les professionnels de santé, Mesdames, Messieurs,

 

   Le Conseil municipal et moi-même sommes heureux de vous accueillir dans cette salle pour vous souhaiter à toutes et à tous, le meilleur pour l’année 2018,  tout le bien que l’on peut obtenir pour nos proches, nos amis, nos concitoyens en général.

 

   D’abord et surtout une très bonne santé, sans laquelle, nos projets et notre activité se trouvent réduits à leur plus simple expression : une oisiveté non désirée et pesante. Nous disposons fort heureusement d’une maison médicale, d’une pharmacie, dont le personnel se charge de nous garder bon pied bon œil pour continuer à servir notre collectivité.

 

   L’année que nous venons de quitter n’a pas été tendre avec les miraumontoises et miraumontois. Vous avez pu lire dans notre bulletin municipal récemment distribué la liste des personnes qui nous ont quittés. Notre commune n’a pas été épargnée en 2017. Dans ce bulletin, j’ai personnellement cité un certain nombre de prénoms des femmes et hommes que j’ai connus depuis mon arrivée à Miraumont, le 1er octobre 1974. Les souvenirs qu’ils ont laissés sont autant de marqueurs dans l’histoire locale.

 

   Je voudrais rendre hommage, en ce jour particulier, à deux d’entre eux, qui nous ont laissés très récemment.

 

   Jacques Simoneaux est décédé le 3 janvier 2018. Natif de Miraumont, il a toujours  participé aux activités  locales, comme sapeur-pompier, comme sportif, comme conseiller municipal de 1971 à 1977, comme membre du CCAS, et surtout comme représentant local de l’UNC mettant un point d’honneur à ce que les cérémonies commémoratives des 08 mai, 11 novembre, 05 décembre soient un moment de recueillement, de mémoire auquel il a su, avec la complicité des enseignants, impliquer les enfants de l’école, créant un lien entre les générations. Merci Jacques pour ton implication dans la vie de Miraumont.

 

   Nathalie Beaufilz, épouse d’Olivier ACCART, employée communale et intercommunale, est décédée, il y a un mois jour pour jour. Elle devait reprendre son travail, et y tenait absolument, le lundi 19 juin 2017. Ce jour-là, c’est Olivier, son mari qui est venu me voir pour me dire que Nathalie était à nouveau hospitalisée. La maladie l’a emportée après des mois de lutte, d’espérance mais aussi de souffrance. Nathalie, je n’oublierai jamais ton regard volontaire, ton abnégation, ta volonté de vouloir t’en sortir, ta constance dans ton travail, ton goût du travail bien fait, ton souci d’être irréprochable.

 

   Je voudrais également associer à cet hommage un groupe de femmes et d’hommes qui sont au service de la population, chaque jour qui passe. Je veux parler de nos sapeurs-pompiers.

   Les décès récents de plusieurs de leurs collègues, disparus tragiquement en Savoie, en secourant des automobilistes tombés dans un cours d’eau, à Estrée Blanche dans le Pas de Calais, en tentant de sauver des personnes lors d’un incendie, doivent nous interpeler sur les missions qu’accomplissent nos dévoués et courageux sapeurs-pompiers volontaires, qui interviennent dans un secteur assez vaste et qui ne savent pas toujours ce qu’ils vont trouver lorsqu’ils arrivent sur le lieu d’intervention. Bien sûr ils ne pensent pas forcément à ce moment précis aux risques qu’ils prennent, leur volonté est de venir en aide aux personnes qui se trouvent dans des situations périlleuses et ils ne prennent pas toujours la mesure du danger, ne pensant qu’à sauver leurs concitoyens. Leurs conjoints sont aussi impliqués, puisqu’ils doivent prendre en compte les menaces potentielles qu’induisent les engagements de leurs maris.

 

   Peut-on comprendre, dans ces conditions, que des individus puissent caillasser les véhicules du SDIS, s’en prendre physiquement même aux sapeurs-pompiers lors de leurs interventions. Au nom de quoi devons-nous tolérer de tels agissements ?

 

   La tolérance serait la plus belle des religions me disait récemment une dame catholique pratiquante (ce qui est bien sûr son droit). Personnellement je ne savais pas qu’il existait des religions plus belles que d’autres, je l’ai appris d’une personne qui semble s’y connaître.

   Naturellement je plaisante en disant cela. J’estime pour ma part que la tolérance est un état d’esprit qui implique les notions de respect, de partage, d’altruisme, de désintéressement, tout le contraire de l’égoïsme, de l’orgueil, de la fatuité, de la cupidité.

   Tolérer, c’est supporter ce que l’on réprouve intérieurement. Pour éviter de faire des vagues, pour garder une relative sérénité dans un groupe, pour ne pas fâcher l’autre, pour des tas de raisons, ils nous arrivent de tolérer tel comportement excessif, tels propos outranciers, telles situations équivoques. Les maires des communes rurales sont souvent confrontés à ces aspects de la vie locale qu’ils endurent pour ne pas dégrader telle ou telle situation.

  Cependant, la tolérance a ses limites, trop de tolérance tue la tolérance. La tolérance n’est pas la démission, la tolérance n’est pas la soumission, la tolérance n’est pas le laxisme, et surtout, la tolérance n’est pas la faiblesse. Il faut savoir jusqu’où l’on va trop loin. Il arrive un moment où il faut savoir dire STOP, ça suffit. STOP lorsque des jeunes alcoolisés prennent des selfies avec leur portable, le soir sur la voie ferrée, STOP lorsque les propos outranciers se multiplient, STOP lorsqu’un particulier se permet d’étaler des déchets repoussants et nauséabonds sous les fenêtres de ses voisins, STOP lorsque des véhicules se plaisent à prendre la route pour une piste de rodéo, STOP lorsque l’on s’en prend aux bâtiments communaux, lorsque l’on nous vole des jardinières de fleurs, lorsque l’on casse les poubelles installées le long des routes.

Toutes ces installations sont faites avec l’argent des contribuables qui ne comprendraient pas que nous laissions faire.

 

   Nous essayons de faire en sorte d’améliorer le cadre de vie de nos concitoyens, de leur apporter un peu plus de bien- être. Nous le faisons depuis 10 ans, nos prédécesseurs l’ont fait avant nous et nous allons continuer à le faire, naturellement si nous n’en sommes pas empêchés, car la loi NOTRé commence à produire ses effets.

 

   Depuis le 1er janvier 2018, toutes les communes et syndicats ont perdu les compétences eau et assainissement au profit de la Communauté de Communes du Pays du Coquelicot.

  La Com. de Com  aurait pu prendre ces compétences au 1er janvier 2020. Seulement voilà, il y avait de l’argent en jeu. Que ne ferait-on pas lorsque l’on parle d’argent ?

   J’ai eu l’occasion de m’expliquer sur ce sujet avec Monsieur Gérard COLLOMB Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur, dans un courrier du 20 décembre 2017 répondant à sa lettre du 15 décembre 2017.

  En effet, j’avais pu dans un premier message lui faire part de mes préoccupations quant aux conséquences néfastes de la Loi NOTRé pour le monde rural. Je ne vais évidemment pas développer aujourd’hui le contenu complet de ces échanges épistolaires. Je retiendrai seulement le passage qui m’a paru le plus important quand Monsieur Gérard COLLOMB écrit : « Au-delà de l’action du Gouvernement, les réponses à apporter aux territoires ruraux passeront aussi par des solutions que devront imaginer les collectivités elles-mêmes, pour dépasser les logiques de concurrence territoriale et organiser la solidarité et la complémentarité entre espaces de centralité et territoires ruraux. Nous soutiendrons les initiatives qui viendront matérialiser cette logique de réciprocité, indispensable à l’équilibre et à la cohérence des territoires de la République. »

  Organiser la solidarité et la complémentarité entre espaces de centralité et territoire ruraux, c’est pour le moment un leurre, nous voyons tous les jours les opportunités que saisissent ces espaces de centralité pour profiter des effets de la loi NOTRé.

  Beaucoup de collègues de France et de Navarre  ont également manifesté une inquiétude identique à la nôtre. À tel point que le Gouvernement, suite aux nombreuses interrogations reçues au Congrès des Maires de novembre 2017, a décidé de déposer une proposition de loi pour autoriser une minorité de blocage au transfert obligatoire.

 Le Président de la République, le 23 novembre 2017, à la clôture du Congrès, avait estimé qu’il fallait « donner une option de liberté, ne pas priver de matière brutale et unilatérale certaines communes » d’une compétence qu’elles veulent continuer à exercer.

  Cette proposition de loi portée par la nouvelle majorité à l’Assemblée Nationale dit que « les communes membres d’une Com. de Com. qui n’exercent pas, à titre optionnel ou facultatif, les compétences relatives à l’eau ou à l’assainissement, peuvent s’opposer au transfert obligatoire de ces deux compétences ou de l’une d’entre elles, à la communauté de communes si, avant le 1er juillet 2019, au moins 25% d’entre elles représentant au moins 20% de la population délibèrent dans ce sens ».

En cas d’opposition le transfert obligatoire serait reporté au 1er janvier 2026 et deviendrait obligatoire. Mais d’ici là, il y aura de nouvelles élections présidentielles et législatives et ce sera le moment de choisir le bon bulletin pour défendre le monde rural.

Pourquoi tant de précipitations ? Pourquoi la Métropole amiénoise est-elle prête à phagocyter  la ruralité, à ratisser très large, jusqu’à Roye ?

 

La réponse est très simple, un seul mot suffit : l’argent.

 

Il est une expression actuellement tabou dans les milieux urbains : TRANSFERT DE CHARGES. Car c’est bien de cela qu’il s’agit.

 

L’exemple du prix de l’eau  est tout à fait révélateur, je l’ai évoqué dans le bulletin municipal.

Certains usagers paient leur eau 1,80 € le m3, ce prix est établi pour équilibrer le budget qui comprend des amortissements qui sont calculés en fonction des investissements faits par la collectivité.

D’autres usagers paient leur eau 0,57 € le m3. La réflexion faite pour la première collectivité vaut également  pour la seconde dont le prix du m3 permet l’équilibre du budget.

D’ici 2023, celui qui payait 0,57 € le m3 passera à environ 1,50 € le m3, celui qui payait l’eau à 1,80 € le m3 passera également à 1,50 € le m3.

On nous dit qu’il s’agit de solidarité, je dirais simplement qu’elle n’est pas très bien répartie. En réalité il s’agit bien de faire payer aux uns une partie des investissements des autres.

Ce qui vaut pour l’eau vaut pour le reste. Qui sait, peut-être que d’ici quelques années, nous contribuerons financièrement, sans le savoir,  à l’entretien et à la sécurisation du stade de la Licorne ou à la rénovation de Mégacité ?  NE SOYONS PAS DUPES !

 

  En attendant, profitons des libertés qui nous restent pour apporter le plus de bien-être possible aux habitants de notre commune.

 

  Nous avons commencé en 2017 un programme d’investissements très chargé.

 

Au plan humain d’abord, car nous avons réussi à fournir, grâce à l’arrivée du Docteur Petitprez et du Docteur Honvoh , une offre de soins que l’on peut nous envier. Je ne remercierai jamais assez toutes les personnes qui se sont investies dans la maison médicale : Mme Marie CARLE VANDENDRIESSCHE , Kinésithérapeute, Mme Sylvie TELLIER et M. Tony DRUARD, infirmiers, Mme Sarah ASSAF, sage-femme, Mme Adeline BENOIT, nutritionniste diététicienne et la dernière arrivée Mme Capucine RIVAUX, pédicure podologue. N'oublions pas Mme Sonia DEMEY, secrétaire médicale, à temps plein depuis le 1er décembre 2017.

 

Naturellement pour arriver à ce résultat aussi flatteur, il a fallu que la municipalité desserre quelque peu les cordons de la bourse communale en aménageant l’étage de la maison médicale, en équipant le secrétariat du matériel nécessaire pour assurer un bon fonctionnement, et en prenant en charge également la moitié des frais de secrétariat. Mais nous ne regrettons pas de l’avoir fait, car cet investissement sera peut-être bientôt récompensé.

 

En effet, la Société Ages et Vies, dont le siège se trouve à Besançon dans le Doubs, nous propose d’installer à Miraumont une nouvelle forme d’hébergement, qui n’est pas un EHAP, pour les personnes âgées en perte d’autonomie. Je recevrai le responsable de cette société dès demain. Pour le moment je n’ai pas encore de détails sur le fonctionnement de cet établissement qui nécessiterait la création de 6 emplois à temps complet, je sais seulement que notre commune a été sélectionnée du fait que nous disposons d’une pharmacie, d’une maison médicale et bientôt d’un commerce d’alimentation de proximité.

 

Au plan matériel, en 2017, outre les travaux d’aménagement de la maison médicale, nous avons réalisé d’autres investissements, en matériel, en créant un préau à l’école, en procédant à la réfection de la rue de la Fontaine, du parvis de l’église et en aménageant un parking. Nous avons également renforcé l’accès à la déchetterie verte et changé des huisseries vétustes à l’école. Tout ceci représente une dépense de 225000 € environ. Pour équilibrer ces dépenses nous avons perçu plusieurs subventions pour un total de 235684 €.

L’excédent de fonctionnement pour 2017 s’établit à 162673 €, soit une augmentation des réserves de plus de 15%.

 

L’excédent d’investissement est de 434928 € auquel il convient d’ajouter 441219 € de subventions non perçues à ce jour.

 

Avant de préparer le budget 2018, nous disposons donc de 1.038.820 €.

 

Cet excédent global important nous sera très utile en 2018 car une bonne partie des investissements prévus en 2017 ne sont pas encore réalisés.

 

Pour le commerce d’alimentation de proximité, nous attendons le permis de construire, sans lequel les travaux ne peuvent pas commencer.

 

La suite des travaux de voirie est prévue à partir du 05 février prochain, si le temps le permet. L’entreprise DELAMBRE créera 3 parkings : un sur la place, un devant l’aire de jeux et un rue de Grandcourt. Pour ralentir la circulation rue Trévequenne, à hauteur de l’école et de la maison médicale, l’entreprise posera trois ralentisseurs pour obtenir le respect de la zone 30. Enfin des cheminements piétonniers seront aménagés rue de Puisieux pour faire cesser les stationnements arbitraires de véhicules divers et laisser ces espaces aux piétons.

 

En 2018 nous allons également préparer une concertation avec le Conseil départemental pour aménager la rue de la Barre, la rue du Moulin et la rue de la Place.

Une étude sera menée pour les accès handicapés de la mairie et de l’agence postale mais aussi de l’ancien immeuble de M. Max DOBEL, devenu propriété communale, pour le transformer et y créer deux ou trois nouveaux cabinets destinés aux praticiens qui viendront étoffer l’équipe de la maison médicale.

 

Avec le concours de la Fédération départementale d’Energie de la Somme, les combles de plusieurs  bâtiments communaux seront isolés.

 

Les travaux concernant la lutte contre les inondations et l’érosion des sols semblent prendre un nouveau départ, malgré le peu d’empressement de la profession agricole pour collaborer à cette opération. Sur 12 exploitants agricoles consultés, seuls 4 d’entre eux ont répondu favorablement. Néanmoins le projet sera présenté à la Com. de Com., qui a maintenant la compétence, à l’Agence de l’Eau, au Département. Nous devrions également bénéficier de fonds européens.

La dépense estimée à 152000 € pourrait être subventionnée à hauteur de 80%, le reste à charge serait donc de 35000 €, payé par la Com. de Com., ou par la Commune en cas de refus de la Com. de Com. ou par les deux collectivités.

 

Ce n’est pas tout. Nous avons également pensé, sur suggestion de la FDE80, installer des panneaux photovoltaïques sur les toits de certains bâtiments communaux bien exposés. L’électricité fournie serait utilisée pour le chauffage et l’éclairage de ces bâtiments en complément des installations existantes. L’économie réalisée serait assez substantielle. Le surplus serait revendu à Enédis.

 

Nous allons également entamer une étude pour installer une ferme photovoltaïque sur un ou deux terrains qui nous appartiennent. Cette étude se fera en concertation avec la FDE80, mais aussi, et ceci est un scoop, puisque je le sais depuis vendredi dernier, avec la société H2air, propriétaire des 8 éoliennes qui fournissent de l’électricité depuis plus de deux ans. M. Roy Mahfouz, PDG d’H2air, nous propose d’être le prestataire photovoltaïque. Une rencontre est prévue très prochainement pour aborder tous les points qui concernent ce sujet.

  Cette opération nécessitera sans doute un aménagement de l’arrêt projet du PLUi qui, pour le moment a été refusé par le Conseil municipal, car il rend inconstructible des parcelles qui ont déjà bénéficié d’un certificat d’urbanisme ou dont le certificat d’urbanisme est encore en cours de validité.

 

     Voilà Mesdames, messieurs, je pense avoir abordé tous les sujets qui vont faire notre quotidien en 2018. De longues journées de travail, d’échanges et de déplacements nous attendent. Nous espérons réussir dans toutes nos démarches pour rendre notre bourg attractif et pour que chacun y trouve sa place dans un environnement agréable.

 

     Nous allons, dans un court instant, avoir l’occasion de lever nos verres, à la mémoire de nos anciens, au bien être de toute la population et à la prospérité de notre commune mais aussi de ses voisines.

 

    Merci pour votre attention.